But : Améliorer le quotidien et le bien-être au travail
1. L’ostéopathie au travail
L’ostéopathe détermine les attitudes posturales du patient adoptées pendant l’exercice professionnel et qui aboutissent au déclenchement des douleurs musculo-tendineuse ou articulaire.
L’ostéopathie permet de prévenir l’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS), lesquels constituent un important problème de santé au travail et touchent des milliers de salariés.
Les TMS affectent l’ensemble des tissus mous, que ce soient les muscles, les tendons, les nerfs, les ligaments ou les viscères. Ils s’expriment par des douleurs péri-articulaires, de la raideur et de la perte de force. Ces TMS sont le résultat d’un déséquilibre entre les capacités fonctionnelles d’un individu et les sollicitations qui apparaissent au travail. Ces sollicitations peuvent être liées aux postures de travail, aux efforts excessifs et aux gestes répétitifs en milieu professionnel.
Il s’agit de la première cause de maladies professionnelles en France et le nombre de personnes la subissant est en constante augmentation.
Voici des exemples de professions nécessitant une aide ostéopathique :
- Les artisans, puisqu’ils sollicitent leur corps de manière répétée et parfois intensément
- Les ouvriers dans le bâtiment, qui nécessitent une certaine puissance et endurance
- Les commerciaux qui passent du temps en voiture, provoquant alors des douleurs du bas du dos
- Les musiciens avec une utilisation asymétrique de leur instrument, ou bien le port d’un instrument lourd
- Les salariés travaillant face à un ordinateur tout au long de la journée
- Les responsables, dont le stress engendre souvent des tensions musculaires douloureuses.
2. Les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques)
Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) regroupent un nombre important de pathologies touchant une ou plusieurs parties du système musculo-squelettique. Ils résultent d’un déséquilibre entre les capacités fonctionnelles des salariés et les sollicitations qui apparaissent dans un contexte de travail, notamment sans possibilité de récupération suffisante.
C’est-à-dire des gestes et postures répétés dans des conditions de travail pas optimales
Les TMS sont propres au métier exercé.
Les TMS affectent les structures situées à la périphérie des articulations (muscles, tendons, nerfs, ligaments, bourses séreuses, capsules articulaires, vaisseaux, …).
Les affections les plus fréquentes sont les lombalgies, cervicalgies, DL articulaires, tendinites (épicondylite du coude, coiffe des rotateurs de l’épaule) et syndrome du canal carpien.
Au début, ces affections se manifestent par une sensation d’irritation ou de fourmillements, une fatigue musculaire puis une douleur pouvant entrainer un handicap dans la vie professionnelle et dans la vie privée.
La cervicalgie : Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) affectent les membres et la colonne vertébrale. La cervicalgie est liée à la station assise prolongée associée à la concentration devant l’écran (fatigue oculaire). Ces deux facteurs favorisent la fatigue des muscles cervicaux lors du port de tête et donc de la lutte contre la gravité sur la durée.
La lombalgie : 85% de la population a souffert, souffre ou souffrira du mal de dos. La douleur ne traduit pas que le conflit mécanique, elle associe souvent d’autres facteurs fonctionnels pouvant l’entretenir : stress, hygiène de vie, troubles psychologiques, etc. La majorité des lombo-sciatalgies guérit sans complications.
A. Quelques chiffres
En France, les TMS touchent 81% des maladies professionnelles pour les actifs du régime général.
Le coût moyen d’un TMS est estimé à 21 300 €. Pour les actifs du régime général, ce coût représente 40% du coût total des maladies professionnelles.
B. Les différentes étiologies des TMS
Le cumul de contraintes biomécanique, psychosociale et organisationnelles est souvent retrouvé dans des situations de travail et augmente le risque de survenue des TMS.
Facteurs biomécaniques
Efforts excessifs, répétitivité des gestes, mauvaises postures statique et dynamique (travail bras au-dessus des épaules), mouvements de torsion du poignet ou du tronc, F°/E° du coude), exposition au froid ou aux vibrations
Les contraintes posturales
Toutes les articulations ont des amplitudes limites et dans ces limites, il existe des zones de sécurité au sein desquelles l’usage de l’articulation peut se faire sans risque. Lorsque l’activité de travail nécessite d’utiliser une ou des articulations de manière habituelle ou répétée hors des zones de sécurité, alors il y a une contrainte posturale qui peut générer une souffrance.
La posture peut aussi générer une contrainte parce qu’elle sollicite une activité musculaire statique ou s’accompagne de compression tendineuse (ex : conflit sous-acromial de l’épaule), nerveuse ou vasculaire (ex : hyperF° ou hyperE° du poignet)
Les contraintes posturales peuvent être dues à la forme d’un outil ou à ses conditions d’utilisation, à l’aménagement du poste de travail, à l’accessibilité de certaines commandes, etc. Elles peuvent aussi résulter de facteurs non dimensionnels comme la présence de reflets sur un écran qui gêne la lisibilité.
Une posture peut devenir contraignante par sa durée prolongée sans possibilité d’en changer (posture debout immobile, posture assise figée, etc)
Les efforts et la force mobilisée
La durée des temps de récupération est aussi un paramètre qui peut moduler le facteur de risque si elle est insuffisante.
Toutes les tâches manuelles s’accompagnent d’efforts musculaires, soit pour tenir des outils, soit pour agir sur la matière ou des objets (déformation, déplacement), soit pour vaincre une résistance.
Le travail musculaire statique
Toute situation de travail où le segment corporel doit être maintenu dans une position donnée provoque une contraction musculaire permanente. Si cette contraction est prolongée, elle ne permet par un apport sanguin suffisant au muscle, ce qui l’oblige à recourir à des voies métaboliques moins efficaces et productrices de déchets toxiques pour le muscle (comme l’acide lactique). Plus l’effort est intense, plus ce travail statique est rapidement pénible avec, au maximum, un épuisement musculaire. Ces contraintes peuvent aboutir à des douleurs ou à des tendinites.
La répétitivité
Cet usage soutenu des mêmes segments corporels est un facteur de risque de TMS par le biais d’une récupération insuffisante de la fatigue par les structures sollicitées
Facteurs environnementaux et organisationnels
Quantité de travail et relations humaines, possibilité de contrôle, clarté de la tâche
Facteurs individuels
Age, sexe, Indice de Masse Corporel (IMC), antécédents médicaux. Les activités extraprofessionnelles (loisirs et habitudes domestiques) peuvent interférer.
Facteurs psychosociaux
Insatisfaction face à un travail monotone, manque de reconnaissance, tension ou pression du temps de travail, relations sociales dégradées, faible soutien social, insécurité de l’emploi
3. Les Risques Psycho-Sociaux (RPS)
Autre problème de santé au travail, le Stress. C’est le deuxième problème de santé après le mal de dos. Les Risques Psycho-Sociaux (RPS) sont désignés comme « stress » la plupart du temps.
Un travailleur sur quatre en souffre et les études indiquent qu’il est à l’origine de 50 à 60% de l’absentéisme. Cela représente des coûts importants, tant en terme de souffrance humaine qu’en raison de la réduction des performances économiques.
Lorsque le stress est continu, le corps entre en résistance et l’ensemble de ses systèmes fonctionnels s’épuisent, amenant l’individu à l’épuisement total et à la faillite énergétique.
Un stress (hyperactivité orthosympathique) peut entrainer un débordement de l’influx nerveux et toucher les viscères (troubles digestifs) ou les muscles (myalgies, dysfonctions vertébrales). Ces débordements créent une dystonie neurovégétative qui peut être localisée ou généralisée à l’ensemble du corps.
Le stress active le système nerveux végétatif, particulièrement le système nerveux sympathique, qui déclenche la sécrétion des catécholamines (adrénaline et noradrénaline). Ces substances, qui sont libérées dans le sang, restreignent la microcirculation dans le muscle et au voisinage des tendons, dont la vascularisation est par ailleurs pauvre. Cette restriction a pour effet de réduire l’apport de nutriments aux tendons et ainsi d’entraver les processus d’autoréparation des microlésions des fibres tendineuses consécutives aux contraintes biomécaniques excessives. Cette restriction favorise également l’apparition de la fatigue musculaire chronique et de myalgie (douleur musculaire).
L’apparition d’un stress va engendrer des RPS, qui eux-mêmes seront à l’origine des TMS. Le tout provoquant des impotences fonctionnelles réduisant l’activité, la productivité et la présence du salarié sur son lieu de travail.
Les RPS entrainent une stimulation des glandes surrénales ayant un impact direct sur la sécrétion du cortisol. C’est cette hypersécrétion du cortisol qui provoque un stress chronique et une sur-stimulation de l’ensemble des systèmes fonctionnels.
Les TMS apparaissent chez le salarié suite à la répétitivité de certains gestes. L’hypersécrétion du cortisol affaibli lentement l’organisme, ce qui amplifie les TMS en fragilisant le système musculaire.
Liens entre TMS en général et facteurs psycho-sociaux :
- La charge de travail
- La pression temporelle du travail
- Les exigences attentionnelles liées à la tâche
- Le contrôle sur le travail
- La faible participation aux décisions
- Le manque de soutien social des collègues et de la hiérarchie
- L’incertitude sur l’avenir professionnel
Il est reconnu qu’il existe un lien de causalité fort entre le bien-être des salariés et l’efficacité des entreprises.
4. La prévention
A. Réduire les sollicitations biomécaniques
Réduire le port de charges :
- Limiter les efforts physiques
- Penser à l’ergonomie des outils, machines et matériels
- Eviter les postures de travail contraignantes en respectant les « angles de confort »
- Prévoir des postes de travail adaptés aux salariés, dès leur conception et lors de leur transformation
- Organiser la maintenance des équipements
- Favoriser l’utilisation des aides techniques
B. Réduire les contraintes organisationnelles et les facteurs psychosociaux
- Proposer des ateliers gestes et postures aux salariés afin de leur apprendre les échauffements/étirements adéquats en fonction de leur métier
- Instaurer des séances d’ostéopathie au sein de l’entreprise
- Avoir une bonne hygiène de vie en pratiquant une activité sportive régulière et en ayant une bonne hydratation
- Alterner les tâches pour faire travailler des groupes musculaires différents
- Adapter aux efforts fournis des temps et des fréquences de pauses, ainsi que des moments de récupération
- Anticiper les imprévus comme les retards de livraison, les pannes, etc
- Donner aux opérateurs la possibilité de réguler la cadence et renforcer le travail en équipe
- Donner des objectifs clairs
- Diminuer le stress grâce à l’écoute, le soutien, la reconnaissance du travail, l’accompagnement des changements organisationnels, etc
C. L’influence positive de la prise en charge ostéopathique
L’ostéopathe favorise une bonne adaptation du corps aux contraintes rencontrées dans le contexte professionnel en diminuant les douleurs présentées par le patient.
Lors de la consultation, il met en place une stratégie de traitement visant l’équilibre nerveux. Il utilise pour se faire des manipulations sur l’axe central, notamment vertébrales, cranio-sacrées et viscérales. C’est en travaillant sur la mobilité générale du corps et donc les systèmes musculo-squelettique et neuro-végétatif, que l’ostéopathe a une action sur le troisième système : le psychologique
L’Ostéopathie, par sa prise en charge globale du patient, permet le rétablissement et le bon fonctionnement de l’organisme, permettant ainsi aux individus d’exercer leur activité professionnelle de manière pérenne.
L’Ostéopathie est avant tout une médecine préventive. Elle permet :
- De faire prendre conscience au patient de son état de santé.
- De promouvoir la conservation de cet état de santé grâce à un bilan ostéopathie régulier et à l’application de conseils personnalisés donnés lors de chaque consultation.
L’Ostéopathie est efficace dans la prise en charge des TMS, aussi bien dans la diminution de la douleur que dans l’amélioration de la qualité de vie. La perte de productivité et de rentabilité des entreprises à cause des TMS peut être palliée par la présence d’un ostéopathe au sein même de l’entreprise.
D. Les angles de confort à respecter
Des angulations extrêmes couplées à un geste répétitif et/ou un effort peuvent être à l’origine de TMS.
E. Exercices d’étirement en milieu de travail
Maintenez la position de 10 à 20 secondes sans ressentir de douleur
- Relâchez et répétez chaque exercices de 2 à 3 fois
- Changez de position fréquemment
- Tentez de faire des micro-pauses actives 1x/heure
Dictons
« Plus faibles sont les risques, meilleure est l’entreprise » Sophocle.
« Le mal de dos n’épargne personne, mais ce n’est plus une fatalité ». C. COHEN
« Un employé heureux et en bonne santé est un employé qui travaille mieux »